Carmignac's Note
Notre revue mensuelle d’investissement: novembre 2022
Quel rebond !
La corrélation positive entre marchés d’actions (et plus largement marchés d’actifs dits risqués) et marchés de taux, qui a fortement pénalisé les investisseurs cette année, leur aura été très favorable sur le mois de novembre. On a ainsi vu les Bourses européennes rebondir de près de 10% sur le mois écoulé, et les « spreads » de crédit se resserrer de 200 points de base (pdb) alors même que les taux d’intérêt ont baissé de 30 à 40 pdb en fonction des maturités et des régions.
La perspective d’avoir passé le pic d’inflation a rassuré les opérateurs de marché et amélioré la visibilité sur les trajectoires de politiques monétaires à venir. Conséquence, la volatilité du point d’ancrage des taux d’intérêt a diminué, suggérant un possible retour à des comportements plus traditionnels des autres classes d’actifs.
Bonnes ou mauvaises nouvelles ?
L’adage selon lequel les mauvaises nouvelles sur le front économique constituent une bonne nouvelle pour les marchés financiers s’est encore vérifié le mois dernier. Mais il n’explique pas à lui seul le rebond du mois dernier, d’autres facteurs venant soutenir les Bourses mondiales.
Sur le front économique, il est ainsi intéressant de constater qu’à ce jour ce sont surtout les données subjectives et les indicateurs avancés de la conjoncture qui se sont dégradés (sentiment du consommateur, enquêtes auprès des directeurs d’achat). Les données objectives (taux de chômage, ventes au détail) se maintiennent et tendent à confirmer la résilience de l’économie américaine et un ralentissement moins sévère que ce que l’on pouvait craindre en Europe.
À cela s’est ajouté un regain d’optimisme vis-à-vis de la Chine à la faveur d’une possible réouverture de son économie avec un assouplissement espéré de sa politique « zéro Covid ». Si cela a surtout aidé les Bourses chinoises, les entreprises européennes exposées à l’Empire du Milieu en ont également profité, comme le secteur du luxe ou L’Oréal, qui réalise une part importante de son chiffre d’affaires en Chine.
Principaux mouvements dans les portefeuilles
Le « mur des inquiétudes » est certes haut et épais, mais il est quand même possible de l’escalader. Historiquement, les investisseurs les plus aguerris portent souvent leur regard au-delà des difficultés de court terme pour se focaliser sur les perspectives plus encourageantes de moyen terme. Pour cette raison, nous avons remonté l’exposition nette du portefeuille de Carmignac Patrimoine aux marchés d’actions à son maximum, soit 50%. Le fort rebond des Bourses mondiales nous a ensuite incités à prendre une partie de nos profits et a ramené notre exposition aux actions à 25%.
Dans le détail, nous privilégions globalement les valeurs et les secteurs plus résilients en période de ralentissement économique, notamment dans les pays occidentaux où la trajectoire économique est baissière. Nous avons néanmoins pris quelques profits dans le secteur de la santé et de la consommation de base, qui avaient profité au préalable de leur statut de « valeurs défensives ».
Parallèlement, nous avons constitué une position sur le secteur industriel (3,7% du portefeuille à ce jour) notamment aux États-Unis. Les entreprises sélectionnées bénéficient : 1) du rapatriement des chaînes de production ; et 2) d’une meilleure appréciation des usines déjà implantées sur place et donc déjà financées dans un contexte d’inflation et de coût de la dette plus élevé que par le passé.
Dans un environnement où les perspectives économiques et l’évolution des prix dans les pays développés devraient encore animer les marchés, il est essentiel de savoir regarder aussi ailleurs pour diversifier ses investissements, en particulier du côté de l’Orient. Outre les valeurs chinoises (3% du fonds Carmignac Patrimoine), les actions japonaises (2% du Fonds) devraient bénéficier d’une progression de la demande domestique et d’un possible mouvement de rapatriement des sites de production. Le sous-positionnement marqué des gestions internationales sur le Japon renforce également son attractivité.
Nous avons aussi déployé une partie de nos liquidités sur les marchés obligataires en maintenant une sensibilité positive aux taux d’intérêt (285 pdb) et en initiant une position acheteuse sur les titres indexés sur l’inflation, notamment américains (3,4% de Carmignac Patrimoine). À près de 2%, les taux réels américains à 2 ans présentent une valorisation attractive. De plus, ils devraient bien se comporter si l’atterrissage de l’économie américaine est plus brutal qu’anticipé, mais aussi dans l’éventualité où les opérateurs de marché revoient leurs attentes de désinflation, aujourd’hui bien optimistes.
Enfin nous avons levé l’ensemble de nos protections sur les marchés du crédit, dont les taux de rendement en font une alternative intéressante aux marchés d’actions. Les rendements affichés par certains segments et émetteurs sont en ligne avec la performance que l’on peut attendre des marchés d’actions sur le long terme, pour un risque bien moins élevé.
Carmignac Patrimoine A EUR Acc
Durée minimum de placement recommandée
Risque plus faible Risque plus élevé
ACTION: Les variations du prix des actions dont l'amplitude dépend de facteurs économiques externes, du volume de titres échangés et du niveau de capitalisation de la société peuvent impacter la performance du Fonds.
TAUX D’INTÉRÊT: Le risque de taux se traduit par une baisse de la valeur liquidative en cas de mouvement des taux d'intérêt.
CRÉDIT: Le risque de crédit correspond au risque que l’émetteur ne puisse pas faire face à ses engagements.
RISQUE DE CHANGE: Le risque de change est lié à l’exposition, via les investissements directs ou l'utilisation d'instruments financiers à terme, à une devise autre que celle de valorisation du Fonds.
Le Fonds présente un risque de perte en capital.